Jerry CHAVAL est né en 1970 en Flandre. Il vit et travaille à Nantes.
Dès le début des années 90, à l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy où il fut membre de l’atelier “Graphiques Résistances” aux côtés des professeurs Bernard Marcadé et T.A. Lewandowski, il s’intéresse à l’univers muséographique, aux lieux de présentation des œuvres, à leur mise en scène, à la signalétique, aux cartels, à l’accrochage et il ne s’attache alors uniquement qu’aux aspects purement formels des œuvres qu’il crée. La notoriété, l’imposture, la supercherie, les faux-semblants, l’esthétisme “arty” de l’imagerie “art contemporain”, les références et les citations sont les fondements de son travail. Défendant de façon très sérieuse un art ironique qui se joue des codes classiques de l’art contemporain et peu importe le médium ou le média c’est avant tout une histoire d’images, de signifiés et de signifiants qu’il cherche à mettre en avant en tentant de nous décaler de nos habitudes de lecture.
C’est ensuite par la langue, et par le mot que ses recherches se poursuivent et quoi de mieux que l’affiche pour les dévoiler, les triturer, les malmener, les placarder et ainsi en extraire la substantifique moelle? Il participe alors à plusieurs expositions et biennales d’affiches culturelles et sociales à travers le monde.
Il s’amuse avec les mots qu’il met dans des positions inconfortables, bancales ou maladroites pour mieux découvrir les sens cachés, enfouis, ou les contresens de ces conglomérats de signes qui nous permettent de communiquer. Ce sont les gros mots qui ont sa préférence, il redonne leurs lettres de noblesse à ces “mots dits” qui font intégralement partie de notre vie et que l’on voit si peu fréquemment typographiés.
“Entre peinture contemporaine et affiche sociale, le travail de Jerry CHAVAL frappe d’abord et discute ensuite…!” écrit à son propos PM Bodeven, “située sur le fil du rasoir dans un rapport ironique de jeux, devinettes ou questionnements, sa peinture à la typographie bousculée et à l’imagerie aiguisée, présente au public un monde qu’il connaît bien, ou chacun, chacune peut déterminer son lien avec l’œuvre et interpréter à sa guise le rapport entre l’image, le mot, le détournement, l’histoire de l’art, et le message.” Photomontages, couleurs et typographies ordonnent des compositions où les mots se découvrent autant qu’ils se cachent dans leur rapport intime avec l’image.
Parallèlement, sans qu’un lien ne soit vraiment établi, mais certainement par amour des chefs d’œuvres de la peinture et particulièrement ceux de l’Europe du Nord, Il réinterprète sous forme de “samples picturaux“, mêlant impressions numériques et peinture industrielle, les œuvres des grands noms de l’Art classique, sources inépuisables d’admiration et d’inspiration.
Le traitement contemporain des références classiques de l’histoire de l’art fait entrer ses travaux au cœur de la réalité d’aujourd’hui et parfois même de son actualité. Humour, acidité, violence ou tendresse font écho à ce monde où nous vivons. Les techniques du présent lui donnent une chance unique de pouvoir collaborer avec Vermeer, Boudin, Corot, Monet ou encore Rembrandt.
Ses volumes quant à eux, abordent le thème de la “bancalitude”, néologisme parfait pour exprimer au travers d’objets manufacturés (comme le mobilier) la fragilité insoupçonnée des choses solides…
Fier de la reconnaissance de ses pairs, il est le premier en mai 2014 à recevoir des mains de Christian Folestier, le titre de “Meilleur Ouvrier de France”, catégorie Plasticien, une distinction qui injustement, n’existait pas auparavant dans cette profession!